Pas moins de 70% des rivières, des lacs et des réservoirs en Chine et au Mexiq

Toxiques

Mode Toxique : leaders, greenwashers et losers dévoilés sur le podium Detox

Pas moins de 70% des rivières, des lacs et des réservoirs en Chine et au Mexique sont touchés par la pollution des eaux. Depuis plusieurs années, Greenpeace enquête sur les usines textiles qui déversent des produits chimiques dangereux dans nos rivières.

Des enquêtes menées en 2011 et 2012 ont révélé la présence de substances chimiques dans des articles vestimentaires portant la marque de 14 enseignes internationales, substances qui se dégradent dans l’eau pour former des produits chimiques toxiques qui dérèglent le fonctionnement hormonal. Ces produits chimiques constituent une grave menace pour la santé humaine et l’environnement, empoisonnant de précieux cours d’eau dans le monde entier.

Parce que le droit à l’information et la nécessité de transparence sont des enjeux cruciaux, nous lançons aujourd’hui le Podium Detox : une plateforme web qui permet de suivre et d’évaluer les progrès des marques depuis le lancement de la campagne Detox en 2011.

découvrez le podium detox

Ce podium révèle que des géants des marques ‘Sportswear’ comme Nike, Adidas ou LiNing n’ont pas donné suite à leurs engagements pour assainir leurs méthodes de production. Le Podium démontre également que ces entreprises continuent à cacher leur inaction collective derrière de belles promesses sur papier et autres « groupes de travail », méritant ainsi leur classement dans la catégorie « Greenwashers ».

Ces entreprises ont donc maintenant un choix à faire : ignorer leurs erreurs et mettre la tête dans le sable ou saisir l’opportunité de collaborer avec leurs fournisseurs pour lutter contre les produits toxiques. Les géants des vêtements de sport doivent faire le ménage dans leurs produits et leur chaîne d’approvisionnement. Ils doivent veiller à ce que leurs producteurs en Chine ou ailleurs renoncent à l’utilisation de substances toxiques.

Triste ironie des slogans : les marques qui proclament « Impossible is nothing  » et  » Just do it  » sont justement celles qui échouent à prendre des mesures concrètes pour parvenir à une mode sans toxiques …

Des concurrents, tels qu’UNIQLO , H&M et Mango sont à contrario les bons exemples : avec des mesures concrètes pour atteindre leurs objectifs de désintoxication, ils prouvent que la mode peut préserver l’environnement.

Trois critères essentiels : respect des principes clés, transparence et élimination

Les marques qui ont relevé le défi Detox sont évaluées en fonction de la crédibilité de leurs engagements et des actions qu’elles ont entrepris sur le terrain.

Il s’agit notamment de la façon dont ces marques travaillent à éliminer les substances chimiques dangereuses connues de leurs produits et procédés de fabrication, et quelles mesures elles prennent vers la pleine transparence de la chaîne d’approvisionnement. Alors que certaines ont pris les devants au cours des 24 derniers mois, en ajoutant leurs données sur la plateforme de l’Institut Chinois de l’Environnement, et en travaillant à éliminer les substances chimiques dangereuses prioritaires, d’autres ont continué à se cacher derrière des groupes industriels inefficaces, à défaut de prendre des mesures concrètes en dépit de leurs engagements publics.

La haute couture à la traîne

Depuis que Greenpeace a provoqué en duel la haute couture début 2013, seul le couturier italien Valentino a réalisé des progrès pour traduire en actes ses engagements. Valentino s’est engagé à utiliser les meilleures technologies disponibles en matière de détection et d’analyse de produits chimiques, de façon à atteindre l’objectif « zéro rejets » d’un bout à l’autre de sa chaîne d’approvisionnement. Valentino est également en avance sur la feuille de route qu’il s’est fixée pour exclure de ses vêtements tous les composés perfluorés (PFC).

Tandis que d’autres marques du luxe, comme Dior et Vuitton, persistent et signent pour une mode toxique, et que Chanel et Hermes refusent toute transparence en la matière, Valentino se démarque de ses concurrents en prouvant que glamour peut et doit rimer avec respect de l’environnement.

Greenpeace a évalué toutes les marques qui ont rejoint la campagne Detox ces dernières années. Les marques appartenant à la catégorie des « Losers » n’ayant encore pris aucun engagement crédible, elles n’ont pas pu être évaluées …
Il reste du chemin à parcourir pour certains de ces grands noms de la mode : ils doivent s’engager pour une mode sans toxiques, sans rejets de produits chimiques dangereux d’ici 2020 et exiger de leurs fournisseurs la transparence au sujet de leurs installations.

La mode doit changer. Nous devons le lui dire !